Les arts vivants ont toujours fait partie de ma sphère familiale. J’ai grandi au sein des théâtres et coulisses, accompagnée de ma mère, elle-même comédienne. J’ai eu la chance, par conséquent d’assister à de nombreux spectacles et donc de forger mon œil de spectatrice très tôt. Picarde d’origine, c’est à l’âge de 10 ans que je déménage dans le Limousin. Là, je fais la rencontre du monde dans lequel je veux m’ancrer, le monde de la terre, de la nature, des animaux. Mais cela rime aussi avec l’éloignement de cette enfance proche des planches. Ma mère arrête le théâtre et la campagne où j’ai habité abritait le silence de la culture. A R D Ce n’est finalement qu’assez tardivement que la question s’est posée “et si moi aussi je pouvais explorer les vertiges de la scène?”. Cette interrogation a vite trouvé réponse et, je renoue réellement avec le théâtre, mais cette fois-ci, en tant que comédienne au lycée de Bellac, accompagnée de deux comédiennes professionnelles. Là, apparaît une évidence : C’est cela que je ferais ça de ma vie! J’entre par la suite au conservatoire d’art dramatique de Poitiers où les expériences se multiplient, et où j’ai l’opportunité de mettre les pieds dans diverses pratiques artistiques : chant, danse, musique, marionnettes, masques, mise en scène… Tout cela vient finalement rimer avec ce qui me passionne depuis petite, la rencontre et la pluridisciplinarité des arts vivants. En parallèle de ces aventures, je travaille avec plusieurs compagnies professionnelles, et je débute la création du spectacle “La veillée aux Fadettes”. En 2022, je pars vivre deux ans en Vendée, rejoindre une compagnie de cirque et spectacle équestre. Malgré une mauvaise expérience humaine qui me pousse à quitter la Vendée, cela me permet de me former aux quelques bases du cirque et d’accumuler nombreuses compétences en spectacle équestre. L’univers équestre faisant parti de mon quotidien depuis mes 3 ans, j’accueille en 2017 deux chevaux, mes deux compagnons de vie, autour desquels un mode de vie se dessine. Il apparait comme une évidence de le lier à ma pratique artistique. De là, débute alors une réflexion portant sur ce que je pourrais créer liant ces deux aspects de ma vie, tout aussi passionnants et précieux l’un que l’autre. Tisser un lien entre nature et théâtre, terre et humanité, poésie et paysage. Débute donc la grande aventure de la compagnie Les Æncres.
Cela fait de nombreuses années que je réfléchis à animer un territoire rural par le biais du théâtre, peut être même dès que lors que j’ai découvert le théâtre, au lycée de Limoges. Fils des campagnes limousines, je suis initié aux arts et au théâtre assez tardivement. 16 ans reste tardif face à mes camarades de lycée privé, puis d’école d’art dramatique qui baignaient dedans depuis leurs enfances. Ceci a été une réelle injustice pour moi, et j’ai donc toujours cherché à combler le gap culturel entre eux et moi. C’est alors que s'est esquissé en moi l’ambition d’être metteur en scène au sein d’une compagnie en milieu rural, mais également de pouvoir initier des jeunes à cet art. A partir de cet instant, je me suis plongé dans une boulimie d’apprentissages et d’expériences. Je lisais tout, j’essayais tout. Tant que cela était estampillé de l’appellation : Art. Le commencement se fit d'abord avec les arts plastiques, lors de mes deux dernières années de lycée. Par la suite, je découvre le théâtre et je décide de “monter à Paris” (comme je déteste dire…) pour suivre des cours de théâtre mais dans une école de cinéma, l’EICAR, voulant m’initier aussi au monde du grand écran. Est venue ensuite l’envie d’approfondir ma connaissance en mise en scène après avoir fait mes armes au niveau de l’actorat. Pour ceci, j’ai donc suivi diverses formations à l’académie Charles Dullin. Après ces quelques années d’apprentissage, je me suis vite rendu compte que Paris n’était pas ma place. Nous pourrions parler d’un appel de la terre, des forêts, bien plus fort que la mondanité parisienne. Je suis donc parti, pour revenir en Limousin : mon art se ferait là où je suis né ou ne se ferait pas. C’était décidé. À mon retour je fais la rencontre de Nelly Amar, membre du théâtre Aloual, basé à l’époque à La Souterraine. Elle m’apprit l’art du jeu masqué ainsi que sa fabrication. Voilà une occasion de mêler deux passions qui m'habitent : les arts plastiques et le théâtre. Je rencontre en même temps, Adèle, en qui je trouve une merveilleuse partenaire de jeu, mais aussi de vie. Me voici alors prêt à lancer ma compagnie en Limousin, mais au même moment l’humanité s'apprête à traverser le covid. Tout s’arrête. Suite à cette période d’isolement et de silence, je fais la rencontre d’un directeur de compagnie de cirque et théâtre équestre qui me promet monts et merveilles, à la condition que je vienne m’installer en Vendée. Arrivés là-bas avec Adèle, les énormes dysfonctionnements humains dans la gestion de la compagnie nous poussent à rompre cette collaboration au bout de deux ans. Malgré les souffrances subies à leurs côtés, nous avons ajouté une compétence à notre arc : celle du travail des chevaux de spectacle. Car je n’ai pas eu l’occasion de le préciser plus haut, mais le cheval est un partenaire de vie depuis que je suis enfant, mon père en ayant toujours eu. Nous voilà donc revenus en Limousin, mais plus au Sud cette fois-ci, à Vicq sur Breuilh. C’est là que l’idée s'impose de nouveau à moi : Et si ce n’était pas le moment de monter la compagnie dont j’ai toujours rêvé?
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